SECTEUR AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL

Mettre en valeur le potentiel agricole du Cameroun pour en faire un moteur du développement rural

Souvent qualifié de « grenier » de l’Afrique Centrale, le Cameroun dispose d’un potentiel agricole considérable. En 2005 le Gouvernement avait adopté le Document de stratégie de développement du secteur rural axé sur l’augmentation rapide des productions du secteur mais qui dressait un constat sévère des obstacles empêchant l’agriculture et l’élevage d’être des moteurs du développement : productions des cultures d’exportation et des cultures vivrières insuffisantes, conditions de vie des populations rurales encore précaires, difficultés d’accès au financement et au marché et un environnement institutionnel peu propice au développement du secteur.

Aussi le premier C2D, en faisant de l’agriculture et du développement rural un secteur de concentration, a mis en œuvre quatre programmes formant un ensemble d’interventions cohérentes et complémentaires. Ils ont pour objectifs d’amorcer des changements radicaux dans les rôles et le fonctionnement des administrations chargées du secteur et dans les appuis apportés aux producteurs, de favoriser la concertation entre l’Etat et la profession agricole, ainsi que la responsabilisation des organisations de producteurs, de renforcer la formation et l’insertion professionnelle des jeunes agriculteurs et de restaurer la fertilité des sols dans les régions du Nord Cameroun.

Avec l’adoption du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) en 2009, le Gouvernement camerounais a replacé l’agriculture en tête des priorités politiques afin d’en faire un moteur du développement national centré principalement sur le secteur productif, notamment la production agricole et l’agro-industrie. Le Deuxième C2D alloue en conséquence la majorité de ses ressources à l’agriculture et au développement rural.

Cette priorité se traduit par l’extension des programmes d’origine à l’ensemble du territoire national et par de nouvelles interventions en matière de production, de transformation et de commercialisation. Ainsi un programme d’appui aux PME Agricoles et Agroalimentaires a été engagé et la Formation Professionnelle retenue comme secteur de concentration, avec un accent sur l’agroalimentaire et les métiers ruraux non agricoles (électricité, mécanique, maintenance, …). Par ailleurs, d’autres programmes impactent indirectement l’Agriculture et le développement rural :

  • Le Programme National de Développement Participatif (PNDP) qui contribue aux activités de développement communautaire et des Collectivités Territoriales Décentralisées, et à la réhabilitation des pistes rurales permettant le désenclavement de zones agricoles ;
  • Le Programme d’Appui à la Recherche agronomique qui améliore la productivité agropastorale et le développement de la technologie alimentaire.

Pour mieux accompagner ce secteur, la préservation des ressources naturelles, enjeu mondial en matière de préservation de la biodiversité, de la fertilité des sols et de régulation climatique, constitue également une préoccupation centrale du C2D à travers l’appui aux actions du Programme Sectoriel Forêt Environnement (PSFE) et aux activités de fertilisation des sols dans les régions du Nord Cameroun.

Parmi les bénéficiaires du C2D, le Gouvernement camerounais a inscrit le programme d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations Familiales Agropastorales (ACEFA) au cœur du domaine d’intervention du C2D rural. Ce programme a pour enjeu l’amélioration durable de la performance économique et sociale des exploitations agropastorales par l’entremise de leurs organisations. Trois principaux axes d’intervention ont été retenus par le programme :

L’appui-conseil aux Exploitations familiales agropastorales; L’appui aux Organisations de Producteurs et enfin la professionnalisation agropastorale à travers le renforcement institutionnel et gestionnaire des regroupements professionnels du domaine.

Offrir aux jeunes des formations opérationnelles et faciliter leur insertion dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.

Afin d’assurer l’amélioration de la productivité des exploitations agropastorales d’une part, et de développer l’emploi d’autre part, le ‘’programme de rénovation et de développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche’’ (AFOP), a été jugé éligible au financement C2D. Il a pour finalité l’amélioration de la qualification professionnelle des acteurs du développement agricole et rural et une meilleure insertion socioprofessionnelle des jeunes dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
Quatre axes d'interventions ont été retenus pour l’atteinte de ces objectifs.
- L’amélioration de l’offre de formation des Centres publics et privés dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche; L’amélioration de l’offre de formation des écoles sous tutelle du MINADER et du MINEPIA, et des écoles privées préparant aux métiers agropastoraux halieutiques et para agricoles; l’accompagnement des jeunes et adultes formés à l’insertion professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche et l’accompagnement des structures du MINADER et du MINEPIA au développement de la formation professionnelle agropastorale.

Mettre en œuvre de manière efficiente la Stratégie de Développement du Secteur Rural par les administrations

Le programme d’Appui à la Maitrise d’Ouvrage des administrations du Secteur Rural (AMO), qui s’inscrit dans le cadre de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, vise à contribuer à l’amélioration durable de la gouvernance et de l’efficacité des services administratifs du MINADER et du MINEPIA. Les principaux acquis de ce programme portent sur le renforcement des capacités de suivi-évaluation, contrôle et concertation; la rénovation et le renforcement du dispositif statistique et le renforcement des capacités techniques des services déconcentrés.

Restaurer la fertilité des sols au Cameroun septentrional et régénérer le couvert forestier

Les rendements des sols dans la partie septentrionale du Cameroun connaissent depuis près de trente ans une tendance à la baisse à cause de la dégradation constante de la fertilité des sols dans cette partie du pays. Ce facteur déterminant handicape entre autres la compétitivité du coton camerounais et justifie des actions sur le maintien de la fertilité tout en analysant de manière approfondie les facteurs d’explication de cette évolution. Les projets réalisés depuis une vingtaine d’années ont montré que les dégradations des sols et des ressources hydriques dans la zone septentrionale du Cameroun n’étaient probablement pas irréversibles.
Dans cette perspective, le C2D de première génération a soutenu, depuis 2007, le Projet de Conservation des Sols Nord Cameroun (PCS), deuxième phase du Projet Environnement Eau, Sol et Arbre (ESAII). La finalité du projet est de restaurer la fertilité des sols au Cameroun septentrional en veillant à : diminuer l’érosion des sols, améliorer la rétention hydrique des sols, promouvoir le Semis sous Couverture Végétal (SCV), régénérer le couvert forestier et mettre au point un référentiel pour le riz pluvial dans les karals.

Accompagner les Collectivités Territoriales Décentralisées Pour en faire des partenaires et acteurs du développement local durable

Le Programme National de Développement Participatif (PNDP) est une initiative nationale de réduction de la pauvreté en milieu rural mise en place par le Gouvernement depuis 2005, avec l’appui technique et financier de l’ensemble des partenaires au développement. Conscient des risques et incertitudes qui entourent le budget de l’Etat et des difficultés à intervenir partout à la fois, le Gouvernement a conçu ce Programme multi-bailleurs pour amener les Collectivités Territoriales à se prendre en charge dans une logique d’autonomisation financière.
En s’appuyant sur trois principaux axes d’intervention que sont l’appui au financement des microprojets issus des Plans Communaux de Développement, la protection des Groupes Socioéconomiques vulnérables et l’appui à la Maîtrise d’Ouvrage Communale, le programme couvre les dix (10) régions du pays.
Le processus de responsabilisation des communes et communautés étant en cours, le bilan au terme des dix années de mise en œuvre du programme sur fonds C2D fait état de :
Au niveau de la recherche, l'option était de soutenir la recherche opérationnelle pour optimiser la production agricole et assurer la sécurité alimentaire.
Cette orientation permet de répondre à la faible croissance agricole due à une adoption et à une exploitation précaire des résultats de recherche par les acteurs. Pourtant, de réelles potentialités existent au Cameroun dans les domaines de la transformation des produits agricoles et pastorales et de leur commercialisation.
La finalité du volet C2D Recherche est l’amélioration de la productivité, de la durabilité et de la compétitivité de l’agriculture Camerounaise. Plus spécifiquement, il s'agit de contribuer à l’augmentation des revenus des producteurs, à l’accroissement des productions agricoles et à la sécurité alimentaire du pays.

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