Le Cameroun, depuis le milieu des années 2000, a engagé un processus de modernisation de sa gestion des finances publiques. Ce cheminement a été marqué par l’adoption du modèle de budgétisation par programme en 2007, faisant du pays un précurseur dans la sous-région en matière de transparence budgétaire.

v  Contexte et Objectifs du PAGFI

En 2015, le Projet d’Appui à la Gouvernance Financière (PAGFI) a été lancé, soutenu par la France à travers le C2D et d'autres partenaires techniques et financiers. Ce projet, d’une durée de quatre ans, vise à renforcer les capacités des agents publics et à fournir les outils nécessaires à la mise en œuvre des réformes budgétaires.

Avec l’émergence de nouveaux défis, le PAGFI a évolué vers une deuxième phase, le PAGFI 2, signé en 2019. Ce dernier se fixe deux objectifs principaux :

  •   Renforcer la gestion prévisionnelle des dépenses pour garantir la trésorerie nécessaire aux engagements de l’État.
  •  Améliorer le suivi financier et la transparence budgétaire pour une allocation optimale des ressources publiques.

v  Composantes et Bilan Technique

Le PAGFI 2 se décline en trois composantes et sept sous-composantes. Son bilan technique est impressionnant, avec entre autres la réalisation de 88 missions d’expertise et de benchmarking entre 2019 et 2024. Des formations ont été dispensées à plus de 200 fonctionnaires, l’architecture du compte unique trésor achevé et des outils de gestion budgétaires ont été développés, facilitant une exécution budgétaire plus rigoureuse. De plus, des cadres de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique ont été formés à l’École Nationale de la Finances Publiques (ENFIP) à Paris, consolidant ainsi les compétences locales.

En 2015, le destin de Koukam Yven Landry bascule lorsqu'il décide de suivre une formation la station d'élevage de kounden, suite à sa réussite à un concours AFOP. Cette initiative, prise par un jeune sans expérience pratique en agriculture et élevage vivant chez ses parents, s'avère être un tournant décisif. Après deux années de formation, doté des compétences nécessaires, il obtient un financement de 1.500.000 FCFA en fin 2018, lui permettant de s'établir dans le tissu agricole prospère de Bafoussam, au sein de la commune de Baleng.

 De 2018 à ce jour, malgré les défis et les crises sectorielles, le jeune homme de 29 ans a métamorphosé son parcours. Il dirige maintenant une exploitation diversifiée, englobant l'élevage de porcs, l'apiculture avec une centaine de ruches, et la culture du maïs et des haricots. Sa porcherie moderne et sa résidence témoignent de son succès et de son indépendance. En tant que référent formateur pour le programme qui l'a propulsé dans ce métier, il partage ses connaissances en élevage porcin avec d'autres jeunes qui choisissent la voie agricole.

 Landry envisage l'avenir avec ambition, prévoyant le recrutement de personnel permanent et l'objectif de faire croître son cheptel de 50 à 500 sujets au cours des trois prochaines années. Il incarne le succès de l'initiative C2D PCP-AFOP de la coopération franco-camerounaise, investissant dans la jeunesse rurale pour contribuer au développement économique local et à l'autonomisation individuelle.

 Son parcours s'inscrit dans le contexte plus vaste d’un millier de jeunes formées et 696 projets financés dans la région pour un montant total de 1.030.780.353 FCFA, selon les statistiques des jeunes  des 10 centres de Formation Agropastorale de la région de l'Ouest, de 2008 à octobre 2022.

Les jeunes aspirants à cette transformation peuvent déposer leur dossier de recrutement en tant qu'exploitants agricoles (EA) lors de chaque lancement de concours pour le programme C2D-PCP-AFOP. Les pièces nécessaires comprennent une demande manuscrite, une copie certifiée de l'acte de naissance, une photocopie certifiée de la CNI, une lettre de motivation, un certificat médical, une photocopie certifiée du diplôme le plus élevé, deux photos 4x4 en couleur, une attestation de mise à disposition de terrain, et une lettre de parrainage à remplir par le parrain ou le parent. Un processus ouvrant la voie à des opportunités similaires à celles dont a bénéficié Landry.

Bandjoun s'apprête à inaugurer son Centre de Formation aux Métiers (CFM). La première promotion de jeune formés entrera en formation cette année 2024.

Le centre, axé sur le développement rural, proposera des formations non agricoles pour répondre aux besoins croissants de compétences dans les secteurs de la transformation des produits végétaux, de la transformation des produits animaux, ainsi que de la fabrication et maintenance des petits équipements et de la production d'énergie renouvelable.

Formations Multidimensionnelles :

Le CFM de Bandjoun se démarque par la diversité de son programme. La transformation et conservation des produits végétaux, tels que les fruits, légumes, jus, café, maïs, lait, et bien d'autres, seront au cœur des enseignements. De même, la transformation des produits animaux, incluant la volaille, les petits ruminants, le porc, la maturation, la transformation charcutière, et les œufs de table, offrira une expertise complète aux apprenants.

Approche Par Compétences :

le centre adoptera une approche par compétences, avec des référentiels élaborés pour la formation initiale, continue, et en alternance. La polyvalence sera encouragée, avec une répartition de 20-30% de théorie et 70-80% de pratique. L'entreprenariat sera également au cœur des programmes, par un service dédié à la création et au renforcement des entreprises.

Fabrication et Maintenance des Équipements :

Un aspect particulier du CFM de Bandjoun réside dans la formation à la fabrication et à la maintenance des petits équipements, ainsi que dans la production d'énergie renouvelable. Les lauréats seront formés à la construction de machines agricoles, à la maintenance, et aux solutions énergétiques telles que l'hydroélectricité, le biogaz, l'éolien, le solaire, et bien d'autres.

Le projet C2D CFM vise à doter les apprenants des compétences nécessaires pour répondre aux défis actuels et futurs, favorisant ainsi le développement économique et social des régions rurales du Cameroun. La rentrée scolaire attendue en 2024 marquera le début d'une nouvelle ère de formation professionnelle, contribuant à l'autonomisation des communautés locales.

 

 

Le 20 décembre 2023 a marqué la tenue de la Journée Portes Ouvertes (JPO) sur le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) au Cercle Municipal de Yaoundé. Cette initiative vise à présenter au public les réalisations et projets majeurs issus de la coopération entre la France et le Cameroun à travers le C2D.

Dans la région du Centre, et plus particulièrement dans le département du Mfoundi, le C2D  laisse sa marque à travers des initiatives telles que la contribution au  Plan de Mobilité Urbaine Soutenable de la ville de Yaoundé par le projet Yaoundé Cœur de Ville, axé sur l'amélioration de la circulation et de la mobilité dans la capitale qui débute en 2024. Des détails sur les aménagements prévus pour des carrefours stratégiques tels qu'Elig Edzoa, Elig Effa, et le carrefour Mvan ont été présentés, tout comme les actions à impacts rapides.

Dans le secteur de l'agriculture, les programmes ACEFA, AFOP, et TRANSFAGRI ont été mis en avant, avec un accent particulier sur le Projet C2D d'Appui à la Sécurité Alimentaire (SECAL), dont la convention a été signée récemment pour soutenir les jeunes entrepreneurs agricoles.

Pour le premier adjoint préfectoral du département du Mfoundi, qui a présidé la cérémonie protocolaire, « Les retombées et réalisations du C2D sont évidentes et ont été reconnues par les plus hautes autorités des deux pays, les présidents Emmanuel Macron et Paul Biya, lors de la visite du président français au Cameroun en juillet 2022. Ces résultats concrets peuvent être observés à travers divers secteurs à l'échelle nationale, témoignant de l'efficacité et de la pertinence du programme. »

La Journée Portes Ouvertes a offert l'opportunité aux habitants de la région de mieux comprendre les projets et programmes en cours, avec un accent particulier sur les secteurs des infrastructures, de l'agriculture et du développement rural, ainsi que de la formation professionnelle. Il a aussi été possible de revisiter les nombreuses infrastructures réalisées depuis le premier C2D dans la région.

La délégation de journalistes des rédactions centrales en immersion au cœur de la transformation de Bafoussam par les réalisations du programme "Capitales Régionales." Ce sont des infrastructures de voiries, des équipements marchands, et des services urbains qui redéfinissent le visage de la ville.

Pour Roger TAFAM, maire de la ville, « Sans le C2D, Bafoussam ne serait pas aussi magnifique ». La beauté de la ville réside dans ses excellentes voiries qui font de Bafoussam « la ville la plus attrayante du Cameroun ». L'impact socio-économique se fait sentir avec le désenclavement des quartiers et la valeur foncière et locative qui ne cesse d’augmenter. Quant aux maladies liées à la poussière, elles sont de moins en moins perceptibles. Les commerçants sont plus rassurés dans leurs boutiques, conformes aux normes de sécurité anti-incendie dans les marché construits ou réhabilités. En matière de perspectives l’élu local s’exprime : « Une fois tous les abattoirs en service, nous contrôlerons la quantité de viande que nous consommons. Tout cela génèrera d’autres recettes pour la commune. »

En rappel, la ville a reçu dans le cadre du programme C2D Capitales Régionales, des investissements réalisés à 100% à hauteur de 30milliards FCFA.  Le programme issu de la coopération franco-camerounaise a permis 20,5km d’infrastructures de voiries et drainage. Des équipements Marchands comme le pourtour du marché A et modernisation du marché Casablanca, gare routière ou encore la salle de fête polyvalente derrière hôtel de ville.  Pour ce qui est des services urbains de base, 10 kiosques à eau, 8 toilettes publiques, 83 points d'éclairage public solaire et 10 latrines dans les écoles sont fonctionnels. En termes d’amélioration du cadre de vie des jardins, le désormais célèbre parc de loisirs Paul Biya et arborisations dans la ville font la joie des populations

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